Dix résolutions à adopter en famille pour réduire ses déchets
Dix résolutions à adopter en famille pour réduire ses déchets

La famille presque Zéro déchet. Le couple a dessiné et raconté son aventure sur un blog très suivi puis dans deux livres parus en 2016.
Jérémie Pichon, auteur de “Famille (presque) zéro déchet, Ze guide”, nous a confié dix gestes simples à adopter avec ses enfants pour devenir des héros du quotidien sans avoir de superpouvoirs.
Vivre quasiment sans poubelle, c’est le défi que se sont lancé Jérémie Pichon et Bénédicte Moret avec leurs deux enfants en 2014. Le couple a dessiné et raconté son aventure sur un blog très suivi puis dans deux livres parus en 2016, Famille (presque) zéro déchet, Ze guide et Les Zenfants (presque) zéro déchet, Ze mission, écoulés à quelque 200 000 exemplaires. Passer d’une poubelle hebdomadaire à une par an n’a pas été si difficile.« Ce n’est pas dur, ce qui demande de l’énergie et du temps, c’est le changement d’habitudes, le véritable enjeu de l’écologie est là. Une fois que c’est fait, on gagne en qualité de vie : on mange beaucoup mieux, on dépense moins d’argent et on créé du lien social. » Pour l’ancien employé d’ONG environnementales, sa compagne illustratrice et leurs enfants, installés à Hossegor, c’est devenu un mode de vie. Et même un métier puisque Jérémie Pichon, 43 ans, sillonne aujourd’hui la France pour expliquer comment réduire ses déchets. Et les plus jeunes ? Comment prennent-ils le fait de recevoir des cadeaux ou des vêtements d’occasion ? « On vit dans un univers de publicité, de marketing, il faut lutter. Et à un moment se demander quel est le rôle de l’adulte : former les consommateurs de demain ou les éco-citoyens de demain ? » A l’heure des bonnes résolutions, il nous a confié dix gestes simples à adopter en famille pour initier une année qui allège notre empreinte sur la planète.

1. Faire un compost
C’est la première chose à mettre en place pour alléger ses poubelles d’un tiers et rendre les matières organiques au sol, à la nature, au lieu de les incinérer ou de les enfouir, ce qui émet des dioxines et du méthane polluants. Cela fait d’ailleurs partie de la loi de transition énergétique. Si on manque de place, on peut installer chez soi un « bokashi » (composteur de cuisine) ou un lombricomposteur.
2. Eliminer les produits jetables
Nous utilisons de la vraie vaisselle, des gourdes en métal et nous sommes revenus aux serviettes et aux mouchoirs en tissu. Les pailles en inox vendues avec un petit goupillon métallique pour les nettoyer sont une bonne alternative au plastique. Nous avons banni les cotons-tiges, que le Parlement européen vient d’ailleurs d’interdire à l’horizon 2021. Nous ne touchons pas aux oreilles de nos enfants mais en cas de besoin, les oriculi en bambou font l’affaire.

3. Des courses zéro déchet
Nous avons arrêté d’acheter des produits industriels et nous allons plutôt au marché avec un chariot ou un panier et deux ou trois petits contenants en verre pour le fromage, la crème ou la viande. C’est simple, si on s’organise en créant son petit kit de courses. Pour l’achat des produits secs en vrac, nous utilisons des sacs en tissu.
4. Des goûters maison
Les enfants mangent très mal. Au lieu de leur donner des paquets de biscuits suremballés ou des Pom’Potes qui ne se recyclent pas et sont mauvaises pour la santé car bien trop sucrées, nous cuisinons le dimanche un gros gâteau, des cookies ou une compote, qui dureront plusieurs jours. Les petits adorent aussi les goûters-tartines et les fruits.
5. Des vêtements et des jouets d’occasion
Le textile est une catastrophe environnementale, les vêtements sont bourrés de produits chimiques (20 % des pesticides mondiaux sont utilisés pour la culture du coton) et leur fabrication encourage l’esclavage de certains travailleurs. Pour éviter ces impacts, nous faisons beaucoup de vide-greniers et achetons d’occasion, ce qui donne une seconde vie à des produits déjà existants, même si pour les chaussures c’est plus compliqué. On réduit ainsi le gaspillage et notre empreinte écologique selon le principe des 4R (réduire, réutiliser, réparer, recycler). A Noël, j’ai acheté des Lego sur Internet, ils peuvent passer de main en main sur une durée de trente à quarante ans.

6. Partager les jouets
Nous sommes inscrits à une ludothèque, véritable alternative écolo à la surconsommation. On emprunte les jouets, on les utilise et quand on n’en a plus envie, on les rapporte. Un jeu va ainsi être partagé et servir à des centaines de personnes. Quand on pense qu’à Noël un enfant reçoit en moyenne vingt-trois cadeaux, c’est de la folie totale ! Il est préférable de ne pas acheter l’objet mais son usage, cela s’appelle l’économie de la fonctionnalité.

7. Organiser des pique-niques zéro déchet
Au lieu des sandwichs triangles emballés, des paquets de chips et des compotes individuelles qui mettront des centaines d’années à se décomposer dans la nature, nous concoctons un pique-nique maison bon pour la santé. Les enfants ont leur boîte à bento compartimentée dans laquelle ils emportent leur repas. Ils ont l’impression de jouer à la dînette, ils adorent et font des jaloux !

8. Le corps zéro chimie
Pour l’hygiène du corps, nous achetons tout en vrac, shampoing solide et savon à la place du gel douche plein d’allergènes. Nos brosses à dents sont en bois compostable et nous fabriquons notre dentifrice maison pour éviter les tubes et les perturbateurs endocriniens comme le Triclosan. La recette est dans notre livre, c’est facile et rapide à faire et cela ne coûte rien. On protège ainsi notre santé et l’environnement. Pour s’hydrater, les huiles végétales bio, première pression à froid, sont idéales. Ma fille de 10 ans adore faire sa petite popote avec ses copines pour confectionner du stick à lèvres en regardant des tutoriels sur YouTube.
9. Faire la fête sans déchets
Aux anniversaires, nous offrons des cadeaux d’occasion ou nous les fabriquons nous-mêmes en y mettant du temps, de l’énergie et de l’amour puis nous les emballons à la japonaise dans un Furoshiki, du tissu plié et noué. Les cadeaux d’expérience plaisent aussi beaucoup, chacun se cotise pour offrir un week-end en cabane, une sortie accrobranches, un cours de couture ou de surf. Nous cuisinons le gâteau d’anniversaire et nous le mangeons dans de la vraie vaisselle. Côté déco, on peut imaginer plein de trucs avec de la récup. A Noël, nous avons fabriqué notre sapin avec du bois flotté trouvé sur la plage.
10. Une année scolaire zéro déchet
Les fournitures scolaires peuvent se trouver d’occasion, sans emballage, mais surtout il faut éliminer le plastique. Nous choisissons des crayons de papier de bonne qualité, une règle en bois ou en métal et une trousse en tissu ou un cartable qui dure. On ne rachète donc quasiment rien d’une année sur l’autre. Il faut passer au durable, consommer moins mais mieux et changer ses habitudes en adoptant des principes de bon sens et des trucs de grand-mère !
